jueves, 2 de mayo de 2013

1er mai français : la tristesse et le fascisme ... PCMLMF

Le communiqué commun du 1er mai auquel a participé le PCMLM utilisait la métaphore de la « nuit » pour décrire la situation présente. Il n'est guère étonnant que Marine Le Pen l'ait utilisé également : on est là idéologie contre idéologie.

Et idéologie révolutionnaire, considérant que tout doit inéluctablement changer de fond en comble. C'est pour cela que Marine Le Pen a expliqué que le Front National serait « le parti des travailleurs. »

L'anti-capitalisme romantique, cette notion si vitale pour l'antifascisme, que nous avons mise en avant, doit absolument être saisie profondément, pour comprendre pourquoi Marine Le Pen tient un discours « social », dirigé contre « les magnats de la haute finance », « la mondialisation sauvage », « l’individualisme prédateur ».
Sur le plan de la radicalité, même l'extrême-gauche est un appendice du Parti Socialiste (et d'ailleurs, c'est ce qu'elle est dans le fond). C'est dire comment le fascisme progresse en radicalité.

Radicalité, donc, qui n'a pas été l'esprit des manifestations françaises du 1er mai qui ont été, comme c'est bien souvent le cas mais particulièrement cette année, d'une grande tristesse.

Comparé à l'ampleur de la crise et de la progression du fascisme, ce type de manifestation n'a aucun intérêt à part démobilisateur. Le 1er mai est une journée d'affirmation idéologique, ou ce n'est rien. En l'occurrence, ce n'est rien, et d'ailleurs les masses n'y accordent strictement aucune attention.
Seul le monde syndical et para-syndical se mobilise, pour un grand maximum de 150 000 personnes à l'échelle du pays. Ce n'est rien alors que les médias reconnaissent eux-mêmes que le pays est « au bord » de l'explosion sociale.

Les fascistes en sont tout à fait conscient, et ils ont annoncé la couleur pour cette nouvelle phase qui s'ouvre, car c'est bien une nouvelle phase qui s'ouvre, comme l'expliquait le PCMLM.

Il y a dix jours, au sujet du « mai 1968 de droite » auquel nous assistons, le PCMLM disait :
« Tout cela n'est rien comparé à ce qui inévitablement va se développer : la violence fasciste, les agressions de tout ce qui apparaît comme progressiste ou comme incompatible avec les exigences de la mobilisation nationaliste pour le « progrès » et le « sauvetage » du pays. »

Cela est clair, cela est vrai, et si on ne reconnaît pas cela, on ne peut qu'échouer à saisir la nature de notre époque, on ne peut qu'échouer à saisir la nature du mode opératoire fasciste.

Comment ont donc fait les fascistes en l'occurrence ? Ils ont attaqué, à Paris même, cette ville qu'il leur faut avoir, mais qui de par son histoire est un énorme obstacle.
Ainsi, une quarantaine de fascistes parfaitement « outillés » (matraques, cutters, couteaux, etc.) ont attaqué un rassemblement social-démocrate ayant eu lieu hier matin à Paris en l'honneur de Brahim Bouarram, noyé dans la Seine en 1995 par la faute des fascistes où anarchistes (dans la version « antifasciste radical ») et trotskyste (dans la version NPA) avaient « mobilisé ».

C'est une initiative ouvertement réactionnaire, très bien organisée, parfaitement décidée.

Et bien entendu tout cela n'aurait pas pu avoir lieu, naturellement, sans la passivité policière. Mais tout cela n'aurait pas pu avoir lieu si l'anarcho-trotskysme n'avait pas été une idéologie mortifère ruinant culturellement les révolutionnaires, les plaçant dans une confusion idéologique complète.
 
Quand le PCMLM disait il y a 10 jours : « En moins d'une décennie, tout l'équilibre politique et culturel existant depuis mai 1968 s'est effondré », il faut bien avoir en tête le rôle joué par l'ex-LCR, la CNT et consorts.

Quand on voit l'anticommunisme, l'anti-maoïsme complet de l'anarcho-trotskysme, et qu'on considère la situation actuelle où l'anarcho-trotskysme est moribond, que faut-il en déduire ? Qu'à part s'opposer au maoïsme, l'anarcho-trotskysme n'a rien fait.

Et on est dans la situation où les fascistes peuvent se prétendre « révolutionnaires », car l'anarcho-trotskysme est sans contenu. Rien que sa décadence bourgeoise cosmopolite sur la question de la GPA en témoigne, ou bien encore son économisme faisant qu'une prise de positions est impossible, en raison d'une culture ultra-libérale où personne n'ose s'engager en rien, ni à rien.

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