Cela n'a rien d'étonnant, les théories
conspirationnistes se répandent abondamment à propos du massacre antisémite de
Toulouse.
Le
conspirationnisme est un classique de l'anticapitalisme romantique, c'est une
forme habituelle de la critique du capitalisme de la part de personnes qui – en
fait – sont incapables de remettre en cause le capitalisme.
Quand des
personnes affirment que les actes barbares de Mohamed Merah seraient en fait le
fruit d'un complot des services secrets israéliens, ou alors encore le produit
d'une manœuvre de l’État (voir de Sarkozy) pour maintenir sa domination, elles
veulent signifier une chose relativement simple : dénoncer des vérités cachées,
démasquer l’oppression et la domination pour apparaître radicales,
anti-systeme.
Mais cela
relève en vérité d'une forme de pseudo-anticapitalisme totalement déraisonné,
de fausses critiques complètement irrationnelles et délirantes.
Par
définition, les théories conspirationnistes n'expliquent jamais les situations.
Au contraire, le flou, l’ambiguïté est dans leur nature même : la base des
théories du complot, ce n'est pas ce que l'on sait, mais justement ce que l'on
ne sait pas. Elles sont par essence anti-scientifiques, elles défient la Raison
pour laisser place à l'interprétation subjective.
Dire qu'un
État aurait pû faire une mise en scène aussi énorme autour d'actes d'une telle importance,
cela ne tient pas. Cela ne tient pas pour une raison simple, c'est que la
bourgeoisie, qui est la classe dominante dans le monde capitaliste, est une
classe décadente, en pleine décomposition.
La
bourgeoisie sombre et se décompose en même temps que le capitalisme
pourrissant. Elle est totalement incapable de raisonnements aussi « subtils ».
Elle n'a absolument pas les capacités de mettre en place des artifices aussi
gros que ce que prétendent les conspirationnistes.
Les
prolétaires ont pleinement conscience de cela, ils savent bien à quel point les
usines et les grandes entreprises sont mal gérées, à quel point les
administrations dysfonctionnent totalement. A quel point aussi le gaspillage
est généralisé dans les entreprises, alors même qu'il est contradictoire avec
la recherche du profit, moteur de l'économie capitaliste.
La
multiplication des intermédiaires inutiles, la complexité à pouvoir prendre des
décisions et l'absurdité même de beaucoup de décisions prises dans notre
société, sont la preuve de l’incompétence de la bourgeoisie. De son incapacité
à gérer sa propre domination.
Comment
pourrait-elle alors mettre en place un artifice tel qu'une fausse histoire
autour des massacres antisémites de Toulouse, avec des milliers d'intermédiaires
à mettre dans le coup, avec une logistique extrêmement fine, etc. ? Cela n'est
pas possible, cela ne tient pas.
Par contre,
ce qui apparaît clairement, c'est que l’antisémitisme à l'origine des massacre
de Toulouse existe comme un produit de la décomposition du capitalisme, un
produit barbare de la société en crise.
L'antisémitisme
sert systématiquement la bourgeoisie, dans la mesure où c'est un point de vue
totalement bourgeois, car totalement intégré au monde bourgeois. Et qui donc ne
remet pas en cause la domination de bourgeoisie, qui justifie le capitalisme en
le niant car cherchant d'autres explications à l'oppression.
Les théories
conspirationnistes sont d’ailleurs justement le produit de personnes aigries et
haineuses, qui en fait ne veulent rien comprendre à la société, mais plutôt
soumettre la réalité à leur vision du monde macabre et morbide.
Le
conspirationnisme existe précisément comme vision correspondante à la décadence
du capitalisme, au triomphe du glauque et du morbide sur les valeurs positives,
progressistes et démocratiques qui sont portées par les masses populaires.
Le
conspirationnisme, c'est chercher à voir le mal systématiquement, cela
revient à voir le « diable » partout et se complaire dans la dénonciation
plutôt que de critiquer le capitalisme de manière positive, de vouloir
abattre la bourgeoisie pour faire triompher le socialisme et emmener l'humanité
dans sa quête du bonheur.
Il n'est
donc pas étonnant que l'antisémitisme, plus ou moins larvé, aille
systématiquement de pair avec le conspirationnisme - et inversement. C'est
la même logique qui y a cours, puisqu'il s'agit de prétendre expliquer et
critiquer tout en rejetant le raisonnement matérialiste et la méthode
dialectique d'analyse.
La
motivation première des théories conspirationniste est de relativiser la
culpabilité du fasciste Merah, de nier le caractère antisémite et barbare de
l'acte afin de lui donner un autre signification.
D'une
manière ou d'une autre, plus ou moins ou moins indirectement, le
conspirationnisme relève de la vision du monde fasciste. C'est d’ailleurs ce
genre de pensées délirantes et décadentes qui sont à l'origine de
l'antisémitisme des pèlerins du néant tel que Mohamed Merah.
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