La
boîte de Pandore a donc été ouverte. La crise générale du capitalisme a
ramené de manière ouverte le fascisme, dans un processus que nous avons
prévu et décrit ces dernières années.
Et
si le statut de Cassandre – qui explique l'avenir, mais que personne ne
croit – a pu être le nôtre, désormais c'est une nouvelle phase
historique qui s'ouvre, à laquelle nous appartenons de plein droit.
Car
il faut du contenu pour affronter et la vague social-démocrate d'en ce
moment, et la vague réactionnaire qui va se développer sur les
désillusions dans les masses en raison des politiques social-démocrates.
Toute
personne antifasciste, progressiste, ou même démocratique, ne peut pas
être dupe de ce qui est en train de se passer, de ce à quoi on est en
train d'aller.
La
solution donc, c'est le contenu, une démarche. Qui va de Montaigne à
Diderot, de Cyrano de Bergerac (le libertin, pas le personnage de la
lamentable pièce de théâtre!) à La Mettrie. D'Averroès à Thomas More, de
Spinoza à Marx.
Qui
soit véritablement écologiste, en assumant le dépassement de la
contradiction villes-campagnes, parce qu'il y en a assez de la France de
Descartes, des jardins à la française, de la géométrie et du formalisme
où l'habit fait le moine.
Place
à la sensibilité, mais une sensibilité qui soit civilisée, raffinée, le
plus haut degré culturel. Car là est la grande question. La
bourgeoisie française sera-t-elle dépassée par le socialisme sur la base
du matérialisme dialectique, comme antidote pleine de sensibilité et
sans idéalisme ?
Ou
bien l'anti-capitalisme romantique, antisémite et appelant à l'union
des classes sociales au nom de la nation, triomphera-t-il ?
Le communisme, ou bien le fascisme ?
Là
est la grande question, et rappelons que le fascisme est un mouvement
est un mouvement, pas un parti. A notre époque, le parti politique
authentique ne peut être que le PCMLM qu'il s'agit de construire.
Le
fascisme n'est ainsi pas unifié, il est même parfois contradictoire.
Ainsi, à côté du fascisme en mode « républicain » de Marine Le Pen, le
« national-socialisme » (non « républicain » donc) se développe
immanquablement (ici d'ailleurs, comme prévu encore une fois).
Voici
quelques extraits éloquents de la dernière présentation du
« socialisme » par les « nationalistes autonomes », un « commentaire »
en bas de l'article mentionnant même le « juif DSK » :
« Et être Nationaliste-autonome, c’est sentir passer en soi le courant galvanisateur qui traverse le Corps national et Social. »« Dans notre mystique politique, physique, biologique, physiologique, psychologique, philosophique, voire théologique se mêlent tout un ensemble de valeurs qui s’opposeront au chaos confus de la mondialisation. »« Organisés de manière semblable, ouvriers et salariés, paysans et artisans, fonctionnaires et militaires seront dirigés par une Elite de soldats politiques compétents. »
Tout
cela ressemble et consiste même en du nazisme allemand très mal digéré
et remodelé dans un scénario féodal digne de romans d'heroic fantasy ou
de science-fiction idéalistes, comme « Dune » par exemple.
Et cela n'a, contrairement aux allégations fascistes, strictement rien de français. Point de Montaigne, point de Rousseau...
Et pour cause ! On est ici dans le fantasme. Mais le fascisme ne
s'embête pas avec des contradictions internes. Il est une machine à
idéalisme ; il utilise le principe des mythes.
Alors, face à cela, rappelons quelle est notre logique à nous.
D'un
côté, le rationalisme le plus authentique, comme prolongement naturel
de l'humanisme, des libertins et des Lumières : le matérialisme
dialectique.
De
l'autre, la remise en cause fondamentale de ce qui plombe les masses en
France : le formalisme féodal de l'époque « classique » qui a été
intégré dans la société moderne par la bourgeoisie malgré la révolution
de 1789.
Le
romantisme, idéaliste et passant dans le camp réactionnaire, n'a pas
réussi à déboulonner la Tour Eiffel, à casser la géométrie
anti-naturelle à la française, à rétablir la romance, à faire triompher
Rousseau sur Voltaire.
Nous, nous réussirons !
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