lunes, 19 de marzo de 2012

PC FRACIA.- édito du 19 mars 2012



C'est un très beau succès pour Mélenchon que le rassemblement parisien de ce 18 mars 2012. Un rassemblement patriotique, folklorique autour des « sans culottes » prenant la Bastille, qui est une immense agression contre une extrême-gauche déjà agonisante.

Car le Front de Gauche se présente comme « crédible » et siphonne par conséquent tout ce qui n'est pas sur une base très solide. Que répondre au Front de Gauche qui met en avant du « concret », comment ne pas apparaître comme diviseur par rapport aux masses ?

A moins d'avoir une idéologie solide et des exigences strictes – ce qui est notre cas – impossible de résister. On voit mal le Nouveau Parti Anticapitaliste, Lutte Ouvrière ou les anarchistes résister à une telle vague social-démocrate.

Authentiquement « social-démocrate », car avec le thème mis en avant (la « 6ème république »), on voit très bien comment la social-démocratie est le frère jumeau du fascisme. Restructurer le système, mobiliser les masses en faveur des institutions, redonner de la valeur à l’État... Voilà un trait commun fondamental à la social-démocratie et au fascisme.

Mélenchon est ainsi bien un contre-révolutionnaire, qui tente de dévier la colère montante des masses populaires, pour les empêcher de basculer dans l'autonomie prolétarienne et la Guerre Populaire. C'est le conflit que Mélenchon veut éviter.

D'où la mise en scène de « l'insurrection civique », qui d'ailleurs « choque » Hollande, tout au moins en apparence, car il est évident que Mélenchon et Hollande fonctionnent en tandem, avec une répartition des rôles ayant comme fonction de brasser le plus large possible.

Sauf qu'on ne peut aller à la fois vers le centre et vers la gauche, et donc inévitablement le processus lancé par Mélenchon s'effondrera. Tout comme la fausse écologie d'Europe écologie et d'Eva Joly s'effondrera comme un château de cartes.

Car pour exister, il faut du contenu. Il est possible de faire semblant un temps, voire même quelques temps, mais sans contenu tout s'effondre inévitablement. La CNT hier, le NPA aujourd'hui sont des exemples parlants de gens s'investissant énormément, avec des victoires, pour une défaite complète au final.

Voilà un enseignement léniniste, un principe essentiel : sans idéologie, sans base théorique, sans programme, sans Base d'Unité Partidaire (BUP) comme disent les camarades du Parti Communiste du Pérou, il ne saurait rien y avoir.

L'idée de foncer à l'aveuglette, de participer aux « mouvements sociaux » et de tenter de radicaliser en espérant que quelque chose en ressorte – voilà quelque chose d'étranger au maoïsme, qui considère inversement que le socialisme scientifique fusionne dialectiquement avec les masses populaires, dans le processus révolutionnaire.

L'idéologie maoïste est une lumière pour les masses et les masses produisent cette lumière ; qui n'a pas confiance dans ce rapport dialectique et entend forcer les choses n'a pas compris le principe d'insurrection de la matière, n'a pas compris le matérialisme dialectique qui explique que la matière éternelle va au communisme.
Souligner cela est important alors que Mélenchon peut faire illusion, et il fait illusion. Mais les contradictions de classe grandissent ; la crise générale du capitalisme n'a pas d'issue ; le fascisme ne peut que grandir encore, tout comme la tendance à la guerre impérialiste.

Et inévitablement, la Guerre Populaire fraie son chemin dans ce processus, selon les exigences du mouvement de la matière, qui va jeter le capitalisme dans les poubelles de l'histoire, car c'est le sens de notre époque.

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