martes, 4 de junio de 2013

Le Qatar, pays semi-colonial semi-féodal expansionniste ... PCMLMF

Avec le développement de l'impérialisme, certains pays opprimés ont été utilisés de manière très particulière, en raison de l'existence de matières premières particulières sur leur sol. L'existence des pays du Moyen-Orient surfant sur les « pétro-dollars » est un cas relativement extrême.

Ces pays n'ont pas de base économique réelle ; ils ne tiennent que par leur appartenance au système impérialiste mondial, comme fournisseur de pétrole et de gaz.

Tentant de se préserver, ils élaborent des stratégies de survie à moyen terme. C'est ce que fait la Qatar, petit émirat né en 1971 sous l'impulsion des impérialistes, étant auparavant sous contrôle britannique.

Cela en fait un petit pays monstrueux, qui est le premier émetteur mondial de CO² par habitant ; ce qui n'empêchera pas le pays d'accueillir la conférence de l'ONU sur le climat, en décembre 2012 !

Le pays accueillera également en 2022 la coupe du monde de football - Zinedine Zidane avait été spécialement recruté pour faire la promotion du projet - dans un pays trop chaud pour une telle compétition, sans public ni besoin d'installations sportives de ce type (elles ne seront construites que pour l'occasion, avec une climatisation spéciale, etc.).
 
La construction nationale du Qatar est en effet fictive, sur 1 700 000 personnes, 200 000 seulement sont qataris. La main d'oeuvre étant littéralement « importée » (18 % de la population est pakistanaise, autant indienne, 10 % iranienne, avec également des travailleurs d'Egypte, du Maroc, de Palestine...).

Ce que fait le Qatar est facile à voir et à comprendre avec quelques simples faits :

a) Le Qatar soutient les islamistes qui ont pris le contrôle du nord du Mali (économiquement et militairement, avec même des formateurs sur le terrain), il soutient les salafistes en Libye et au Soudan ;

b) Partenaire militaire de l'impérialisme US, il a hébergé son état-major lors de l'intervention impérialiste en Irak ;

c) Passent apparemment souvent au Qatar Dominique de Villepin, Bertrand Delanoë, Philippe Douste-Blazy, Rachida Dati, Ségolène Royal, Fadela Amara, Claude Guéant, Jean-Louis Debré, Gérard Larcher, Hubert Védrine, Frédéric Mitterrand, Hervé Morin, Jean-Pierre Chevènement, Dominique Baudis, Jack Lang…

d) Sont présents au Qatar Total, GDF-Suez, EDF, Veolia, Vinci, Air Liquide, EADS, Technip… et inversement le Qatar est présent dans le capital de Lagardère, Veolia, Vinci, Total, LVMH, France Télécom...
e) La chaîne de télévision Al Jazeera a jeté une huile sur le feu impérialiste des pseudos « révolutions arabes », servant en fait à fomenter des coups et des soulèvements armés au service de l'impérialisme.

C'est quand on voit Al-Jazeera et sa variante sportive Be in sport que l'on comprend ce que tente de faire le Qatar : faire intégralement partie du système impérialiste, en être une composante inexpugnable, afin de se maintenir.

D'où le rachat de palaces parisiens et méditerranéens, le fait que le Qatar soit le principal client du cabinet d'avocat de Dominique de Villepin. D'où aussi l'achat du club de football du Paris Saint-Germain.

Ces dernières années, le Paris Saint-Germain appartenait en effet en majorité à « Colony capital », un fonds de pension américain. Ce qui avait donné à une importante campagne de la part de supporters – la frange de gauche, principalement – contre Colony, accusé de tuer le club (dans une démarche plus que frisant le nationalisme français anti-américain).

Tout cela s'est perdu dans les inévitables sables mouvants capitalistes. Avec le rachat du club par les Qataris, le même capitalisme continue, avec davantage de moyens et d'ambitions. Sauf que désormais le soutien des supporters est majoritaire et complet, à part de ceux et celles ayant compris que la conception d'un club local de supporters locaux appartient au passé.

La mobilisation est importante et véritablement infantile.
Faut-il être avoir la naïveté de « fans » pour ne pas voir derrière les achats de joueurs par le Partis Saint-Germain autre chose qu'une machine à cash, qui va tourner par la toute puissance sur le club de la billetterie, de la vente de maillots, des droits TV, des sponsors... Tout en contribuant au jeu expansionniste du Qatar.

Il est déjà clair que bientôt, il n'y aura d'ailleurs plus de football à la télévision : tout sera en pay per view. Et cela ne sera pas donné, cela sera comme en Angleterre, cher, très cher. Est-cela ce que veulent les personnes appréciant le football ? Sauf que justement, le PSG nouvelle version est prétexte à une excitation tribale, avec la « certitude » de « gagner. »

A en croire certains « fans » - fans entre guillemets, car ils sont subitement mobilisés par l'entrevue de victoires faciles et de coupes, malgré leur dénégation et leur déni – les Qataris sont de gentils bienfaiteurs qui vont permettre au PSG d'enfin être à la hauteur de sa culture footballistique.

Sauf que le PSG qui va gagner n'est plus le PSG. Le PSG, le nouveau PSG, est une entreprise capitaliste qui a récupéré tout le passé pour former autre chose. Les Qataris espèrent d'ailleurs détruire le Parc des Princes, stade historique du PSG. Les capitalistes se moquent de la tradition d'un club, de sa culture.

Les fachos du PSG, qui avaient l'hégémonie dans la tribune Boulogne, ont empêché le PSG de devenir un club avec une véritable culture populaire ; ils ont assassiné la possibilité d'un PSG qui ait une réelle base populaire, comme à Barcelone.
Mais les personnes qui dans les années 2000 étaient présentes dans la tribune Auteuil, d'une incroyable abnégation bien souvent face à des fachos ultra-violents, ont quant à elles clairement été utilisées par l'Etat, qui les a manoeuvré pour pouvoir intervenir dans la vie interne trop « mouvementée » du PSG et amener celui-ci à passer sous contrôle qatari.

Il faut ici voir que les Qataris ont des accords spéciaux avec l'Etat français : les résidents qataris en France ne payent pas l'ISF pendant leurs cinq premières années de présence, les investissements immobiliers ne sont pas imposables sur les plus-values...

Pourquoi ? Parce qu'une loi spéciale exonère d'impôt les plus-values immobilières et les gains en capital réalisés par le Qatar ou ses « entités publiques » sur des biens détenus en France.

Or, le Qatar étant semi-féodal, les investissements sont ceux de l'émir et de sa famille...
Il y a ainsi collusion entre le Qatar semi-féodal semi-colonial, possédant une dimension expansionniste, et nos capitalistes impérialistes.

C'est très révélateur quand on voit les propos récents de Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel :


« J'en ai assez que l'on parle toujours du caractère indécent ou choquant des rémunérations dans le football sans regarder ce qu'il se passe ailleurs. Pourquoi toujours cibler le football qui n'a pas les sportifs les mieux payés au monde ?

Sur les cinq sportifs les mieux payés au monde il n'y a pas un seul footballeur. En golf, Tiger Woods gagne 53 M€ par an. Derrière on trouve des basketteurs NBA et Federer, un tennisman. En France il y aussi des comédiens, des metteurs en scènes et des chanteurs qui gagnent beaucoup plus que cela. Est-ce que le ministre de la Culture proteste quand Dany Boon gagne 26 M€ sur un film ?

Non, parce que c'est de l'argent honnêtement gagné et qu'il fait honneur à la France. Dans le football c'est exactement la même chose. Refuser la notion d'argent dans le sport professionnel est une preuve d'immaturité de notre pays. »

C'est là un discours capitaliste très clair.

Inversement, si Valérie Fourneyron, ministre des Sports, et Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, ont considéré comme « indécent » le salaire du joueur Ibrahimovic (15 millions d'euros net d'impôts), c'est uniquement parce que le Parti Socialiste n'a pas été l'initiateur du partenariat avec le Qatar.
 
C'est en effet Sarkozy qui s'est efforcé de maintenir le statu quo en France en ré-impulsant le capitalisme par une alliance avec le Qatar, avant d'éviter que la fraction monopoliste de la bourgeoisie – représentée par Marine Le Pen, entre autres - ne profite de la crise pour s'approprier l'ensemble de l’État.

Sarkozy marchait dans les pas de son prédécesseur historique, l'autre grand représentant de la bourgeoisie industrielle : Giscard, qui avait soutenu le Qatar à sa fondation.

Sauf que le Qatar profite également de l'appui de Villepin, et qu'il n'aura pas de souci à s'allier au capitalisme monopoliste. Il n'a aucun souci non plus à tenter de conquérir les socialistes.

D'ailleurs, Hollande a, pour son premier voyage officiel aux États-Unis, apporté en cadeau à Michelle Obama un sac de la marque « Le Tanneur », marque appartenant depuis un an à hauteur de 85,73 % au Qatar Luxury Group, propriété de cheikha Mozah, l'une des trois épouses de l'émir du Qatar...

Tout ce jeu d'alliances impérialistes en dit long. La motivation principale du Qatar n'est pas le PSG, ni même les bénéfices à moyen terme – l'aspect principal, c'est sa survie dans le système impérialiste.

Mais il n'y aucune place pour le Qatar, pays semi-colonial semi-féodal, dans l'avenir du monde : sa réalité est fictive, liée à une réalité qui va disparaître - voilà ce qu'enseigne le matérialisme dialectique.

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